Durant le mouvement des gilets jaunes, son fameux mot-clé #AlloPlaceBeauvau lui a conféré le statut de lanceur d’alerte. David Dufresne, dont le précieux travail de recension des violences policières a été salué par l’ONU, le Conseil de l’Europe et le Parlement européen, sera à la Fête de l’Humanité pour débattre de ce phénomène structurel, pourtant dénié tant par l’institution policière et ses représentants que par l’exécutif.
Les violences policières ont connu une nouvelle acmé lors des manifestations qui ont suivi la mort du jeune Nahel, tué à bout portant par un policier à Nanterre. Avec un sombre bilan sans doute encore provisoire : Jalil, 15 ans, éborgné par la police pendant les révoltes à Chilly-Mazarin, dans la nuit du 1er au 2 juillet ; Hedi, 22 ans, « laissé pour mort » à Marseille, dans la nuit du 1er au 2 juillet ; Mohamed, 27 ans, tué à Marseille, dans la nuit du 1er au 2 juillet ; Abdelkarim, 22 ans, éborgné à Marseille, dans la nuit du 30 juin au 1er juillet ; Virgil, 24 ans, éborgné à Nanterre dans la nuit du 29 au 30 juin ; Aimène, 25 ans, dans le coma à Mont-Saint-Martin, le 30 juin ; Nathaniel, 19 ans, éborgné à Montreuil dans la nuit du 28 au 29 juin ; Mehdi, 21 ans, éborgné par un tir policier à Saint-Denis, dans la nuit du 28 au 29 juin.
Dans son film Un pays qui se tient sage, nominé pour le César du meilleur film documentaire et prix Lumière 2021, David Dufresne donnait la parole aux mutilés lors des manifestations et tentait de comprendre la manière dont le maintien de l’ordre, trop souvent, déborde. Lors d’un débat à l’Agora, cette question sera développée en lien avec l’érosion des libertés publiques, dont le droit de manifester.
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