double-vie et quintuple meutres

jean-claude romand, une histoire vraie de mensonges

Par David Dufresne, 30 avril 2003 | 144475 Lectures

SOUVENIRS DE PROCES. CINQ ANS PLUS TARD.

Jean-Claude Romand est entré dans salle de la cour d’assises de l’Ain, le 25 juin 1996, comme un voisin de pallier revient des courses, ou du boulot. De larges lunettes dorées, peu de cheveux, double menton et regard vide. Et nous étions là , public en masse, journalistes, curieux professionnels ou non, à le scruter, salement heureux de voir enfin le visage même du Mensonge : un corps assez fort, semble-t-il, la voix douce, les gestes lents. Salement heureux mais rapidement inquiets : Jean-Claude Romand avait donc l’air d’un voisin, d’un type normal, comme l’on dit. Il était simplement plus menteur que chacun d’entre nous. Mais au fil de l’audience, qui fut longue, cinq ou six jours, et éprouvante, pour tous, vraiment, le voisin est devenu cet inconnu qu’on croise sans plus d’attrait, de ceux qu’on n’a pas envie de connaître. Certes, la présidente du tribunal, genre Castafiore, ne l’aidait pas beaucoup. Elle lui parlait comme à un en enfant, parfois, et du haut de sa morale, ricanait quand il s’agissait de détailler ses dépenses en sex shop et salons de massage. Les silences de Romand ? Elle les plombait de ses commentaires. Ses hésitations ? Elle ne les comprenait pas. La présidente voulait savoir, c’est son rôle, mais, lui, Romand, répétait : « je sais, ça parait invraisemblable ». On avait envie de secouer tout ce beau monde : après vingt ans de mensonge, vingt ans de vie double, après le quintuple meurtre, enfin, personne ne pouvait se satisfaire de ces mots « je sais, ça parait invraisemblable ». S’il y avait procès, il devait y avoir réponse(s). Sur les bancs du public, aussi, il y avait Emmanuel Carrère, venu comme tout le monde voir l’« adversaire », venu comprendre ses mensonges (ceux de Romand, mais les siens aussi, comme nous, les nôtres). Fausse piste. Le dernier jour du procès, un expert psychiatre a prononcé la redoutable sentence : « on ne saura pas la totale vérité. En tout cas, elle ne sortira pas de la bouche de Jean-Claude Romand ». Ça sonnait comme un impossible « rentrez chez vous ».

Alors, à défaut de réponse, jour après jours, nous descendions dans le non-vraisemblable, avec Romand. Nous ne saurions donc ni comment ni pourquoi, nous étions déjà déçus, mais accrochés comme jamais par son histoire. Mais voilà que l’homme s’est mis de plus en plus à sangloter sans larmes, que sa bouche se tordait, que ses mains se faisaient de moins en moins fermes sur le micro. Avec ses faux airs de curé, ou de médecin, mais oui, de ceux dont on dit qu’ils savent écouter, Jean-Claude Romand apparaissait chaque jour plus prostré, plus acculé, plus seul que la veille. Et, nous, de plus en plus mal à l’aise. Nous tous face à lui. Une société contre un homme. Alors, comme c’est souvent le cas, l’accusé, à force d’être décortiqué, disséqué, sommé de s’expliquer, a gagné l’affection d’une partie son auditoire. Malgré tout. Malgré les coups de fusil, malgré les mensonges. Dans son livre, Emmanuel Carrère note : « je l’ai tout de suite carassé dans le sens du poil en adoptant cette gravité compassé et compassionnelle ». Mais il a tout mis par terre, Romand. Il est devenu complaisant, très, envers lui même : « j’ai vécu comme ça des journées sans but, c’était une façon de m’humilier, de m’avilir, d’avoir de moi une vision dégradante ». « Je voulais être plus fort que le destin ». « J’avais peur de l’échec, peur de décevoir mes parents ». « Parfois, on peut dire un mensonge pour faire plaisir, pour voir la joie dans les yeux de l’autre. C’est ce mensonge qui est à l’origine des cinq morts ». Ou : « quand je ne sais pas sauter un obstacle, je le supprime ». Et puis, sur les bancs des parties civiles, il y avait ça, aussi, parfois, quand il était question des 2,5 millions de francs que Romand avait extirpé à ses proches en leur promettant du 18% net d’impôt, via la Suisse : ces petits souffles rentrés, ces raclements de gorges, ces murmures terribles de phrases qui voulaient dire « et les cadeaux à ta maîtresse, hein ? C’était avec notre argent, non ? ». Et lui qui leur répondait sans savoir : « c’était pour nier la valeur de l’argent ».

Jean-Claude Romand est assis dans le box des accusés pour l'ouverture de son procès, le 25 juin 1996 devant la Cour d'assises de l'Ain au palais de justice de Bourg-en-Bresse.
Jean-Claude Romand est assis dans le box des accusés pour l’ouverture de son procès, le 25 juin 1996 devant la Cour d’assises de l’Ain au palais de justice de Bourg-en-Bresse.

Ainsi donc allait la vie au palais de Justice de Bourg-en-Bresse en juin-juillet 1996. A deux pas du palais de Justice, les cloches d’une église donnaient le tempo d’une vie sans rythme. C’était la justice dans ce qu’elle a de plus théâtrale. Jean-Claude Romand lui même était parfait : par deux fois, il est tombé. Des gémissements, les jambes qui ne tiennent plus, puis la chute dans le box, un bruit sourd, des gémissements encore, et, enfin, le silence, ou cet appel, dans le vide : « papa, mon papa ». Puis, un peu lasse, un peu fatiguée, la présidente du tribunal a lâché : « Il nous manque quelque chose ». Carrère s’est dit qu’il le trouverait, sans doute, ce « quelque chose ». Mais Romand, lui, avait une autre idée. De sa voix posée, le voisin a dit : « à moi aussi, il me manque quelque chose, madame la présidente ».1

LE PROCES. PREMIER JOUR. LES FAITS.

Il est 4h du matin, dans la nuit du 10 janvier 1993. Des pompiers s’affairent autour d’une maison en feu de Prevessin-Moëns (Ain), à deux pas de la frontière suisse. Dans la demeure : des corps gisent sur des lits. Une femme, deux enfants et un homme. Les trois premiers sont morts, le quatrième évanoui. Mais les décés ne doivent rien ni au feu, ni aux flammes, mais tout à des coups ou des balles. Ainsi démarre l’affaire Romand. Plus tard, deux autres corps sont découverts, dans une autre maison. Ce sont ceux des parents de l’évanoui : Aimé et Anne-Marie Romand. Père et mère ont succombé à des balles 22 Long Rifle. Rapidement, les enquêteurs font le lien avec une autre affaire, une tentative d’assassinat dans la forêt de Fontainebleau, cette fois. La victime se nomme Chantal D. L’ancienne maîtresse de Jean-Claude Romand, le père de famille de la maison incendiée de Prevessin-Moëns.

Cour d’assises de Bourg-en-Bresse, hier après-midi. Dans le box des accusés, Jean-Claude Romand baisse la tête, qu’il a quasi chauve. Lunettes dorées, habits noirs, voix posée, le ton toujours juste - il a un côté pasteur et répond avec précision aux questions de la présidente. Une Yvette Vilvert qui le mitraille plus qu’elle ne l’écoute. Face à lui : les jurés et une semaine de procès pour expliquer. Les assassinats, le feu volontaire, mais aussi le reste. Tout le reste : ses vingt ans de mythomanie, ficelés, truqués, inventés, à faire croire qu’il était médecin et fin boursicoteur. Car l’affaire Romand est double, comme la vie de l’accusé. Outre ses meurtres, Jean-Claude Romand répond aujourd’hui d’abus de pouvoir en cascade.

Et il raconte, Romand. Enfant heureux (« J’ai reçu le maximum d’amour que des parents peuvent donner »), sa vie tranquille bascule à l’âge des études supérieures. Ou plutôt bute sur les premières années de Médecine. Romand cale vite, se « dérobe aux examens ». Pour ne pas décevoir ses proches, ou « par pêché d’orgeuil », l’étudiant ment. Il dit enchaîner les années. Il sera medecin, c’est sûr. « C’est le début de mon imposture. Je ne pouvais pas imaginer jusqu’où elle m’entrainerait... ». De 1974 à 1986, Jean-Claude Romand fera en réalité du sur-place, se réinscrivant rentrée après rentrée en seconde année de Médecine à Lyon. Personne n’en saura rien, pas même Florence, une cousine par alliance qu’il épouse en 1980. Celle-là même qui périra dans la maison de Prevessin-Moëns treize ans plus tard.

Les études « achevées », Romand est pris dans la spirale. Comment faire autrement ? « Plus le mensonge avançait, plus il était dur à révéler ». Il s’invente des relations haut-placées. Se dit chercheur pour l’Organisation mondiale de la santé, spécialiste de cardiologie. Se persuade d’une carrière imaginaire : ancien interne des hopitaux de Paris (reçu cinquième, précise-t-il), maître de conférence à la faculté de Médecine de Dijon, ancien chef de clinique à Genève. Il se fait faire un tampon au nom du « Docteur Jean-Claude Romand », s’abonne aux revues spécialisées. Et traverse les années 80 ainsi : en couple uni et ascension sociale accomplie. Pour l’argent, Romand use de la même arme, qu’il manie avec brio : le mensonge. Il prétexte de sa position de médecin en Suisse pour jouer les intermédiaires bancaires auprès de sa famille. Il joue avec les comptes de ses parents. Puis se fait remettre 378 000 F. par son beau-père dont la chute mortelle en 1988 sémera, aux dires de l’avocat général, un « vertigineux doute ». Un oncle lui confie 50 000 F. D’autres proches, 10 000 F. Toujours cette histoire de placements avantageux en Suisse... En janvier 1993, on estimera l’abus de confiance à 2,5 millions de F. L’enquête révelera un seul compte bancaire hélvétique... approvisionné à hauteur de 500 F. suisses. Le reste est passé dans le train de vie du « docteur » RomandPrès de 65.000 F par mois de fin 1991 jusqu’à son arrestation. Dans son entourage, on ne se doute de rien. Si le « docteur » ne soignait personne, c’est qu’il était chercheur. Romand ne déclarait aucun revenu au fisc ? Normal, il était « fonctionnaire international ». Réponse à tout, toujours. Discret, intelligent, calme, il inspirait confiance. Suffisament pour tromper son monde des années durant. Le procès devrait dire comment.

Puis, il y Chantal D. Dentiste de la région, elle vend son cabinet en 1991 pour aller s’installer à Paris. « Véritable passion » de Jean-Claude Romand depuis un an, il l’« admire ». Et elle, lui remet 900.000 F. Ensemble, les deux voyagent à Rome et Léningrad. Mais, fin 92, Chantal demande à récupérer son argent. C’est alors, sans doute, que tout se joue. Plus de médecin, plus d’OMS, plus de comptes en banque suisses. Pour Romand, les vies parallèles risquent de se rejoindre et la vérité d’éclater. Sa femme, semble-t-il, a des doutes. D’autant qu’un ami découvre que son nom ne figure pas sur les listings des fonctionnaires internationaux.

Et c’est le quintuple meurtre du 9 janvier 1993. A 8h du matin, Jean-Claude Romand frappe son épouse de plusieurs coups de rouleau à tapisserie. Elle meurt dans son lit d’une fracture du crâne. Peu après, il demande à sa fille Caroline, 7 ans, d’enfouir sa tête sous l’oreiller. Il tire cinq fois : une balle transperce le dos et atteint le c ?ur. Antoine, 5 ans, connait le même sort quelques instants après. A midi, Romand rejoint ses parents dans leur résidence de Clairvaux-les-Lacs. Il déjeune avec eux, avant de les abattre à l’étage. Comme leur chien. L’arme nettoyée et rangée, il roule, enfin, vers Paris, où il retrouve Chantal D. Il a prévu un dîner avec Bernard Kouchner, qu’il dit connaître. En forêt de Fontainebleau, Romand agresse la dentiste. Elle hurle, se débat. Il arrête, s’excuse, invoque un passage à vide. Et la ramène chez elle. Chantal promet de ne rien dire.

24h plus tard, c’est l’incendie volontaire de la maison familiale de Prevessin-Moëns. Romand a allumé plusieurs foyers et arrosé le corps de ses enfants d’essence pour « faire dispraître tout ce qui avait été important dans ma vie ». Mais lui ne succombera pas aux barbituriques qu’il a avalé pour « rejoindre les miens ». Les enquêteurs mettront d’ailleurs en doute sa volonté de se suicider. Les douze jurés de Bourg-en-Bresse ont jusqu’à mardi pour comprendre.2

LE PROCES. DEUXIEME JOUR. UN HOMME SEUL.

La voix posée comme la veille, le visage tout autant crispé, douloureux, Jean-Claude Romand cherche ses souvenirs devant la cour d’assises de l’Ain. « J’accompagnais mes enfants à l’école. Et je restais dans mon bureau qui, selon les saisons, pouvait être ma voiture, une cafétaria ou une bibliothèque ». Car de bureau, le « docteur Romand » n’en avait pas. Pas plus qu’il n’avait de diplômes médicaux. Futur meurtrier de ses enfants, parents et femme, il filait ainsi ses journées. « Je stationnais sur les parkings des supermarchés, les aires d’autoroute, ou près d’un jardin botanique ». Sur le volant de sa Volvo, il a plaqué un sous-main. Il dévore la presse, et notamment les périodiques médicaux. Pour approfondir ses connaissances. A son épouse, comme à lui, comme à tous les autres, Jean-Claude Romand affiche une carrière inventée de toutes pièces : ancien interne des hopitaux de Paris, maître de conférence universitaire, il devient vite chercheur pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il dirige même des recherches sur les cultures cellulaires, lui le « spécialiste en cardiologie ». A sa maîtresse, Romand évoque sa nomination au poste de directeur-adjoint de l’Inserm. Sauf que. La réalité est tout autre, toute vide. Jean-Claude Romand, 42 ans, coulait des « journées sans but » avant le quintuple assassinat de ses plus proches le 9 janvier 1993.

Car, derrière la mythomanie de Jean-Claude Romand, derrière la brillante façade, il y a ça : une solitude terrible. Des journées dans la voiture-bureau, là, à attendre. Une vie d’homme seul qui, sitôt les enfants déposés à l’école, roule dans la région, « sans but », toujours. Parfois, c’était les escapades à Lyon ou à Genève, dans les librairies. Parfois, c’était la visite aux parents et les promenades avec Aimé, le père, travailleur forestier en retraite. Et deux voyages à Rome et à Léningrad avec Chantal, maîtresse de courte durée. Romand parle aussi d’activités associatives, dans le caritatif : Secours catholique, Greenpeace, Spa, fondation Brigitte Bardot. Il cotise, verse des dons, parraine des enfants à Handicap international. Avec l’argent de ses proches (2,5 millions de Francs en dix ans), dont il abuse la confiance à coups d’interets bancaires priviligiés en Suisse. Et encore : l’aéro-club de Bron (15h de vol à son carnet de bord), golf à Divonne-les-Bains, ski et tennis ici et là, ou le poste de secrétaire de l’Association de gestion de l’école de ses enfants. Des journées en solo mais « chargées », lâchera-t-il aux enquêteurs.

Mais ses derniers relevés de comptes font aussi apparaître d’autres dépenses, opérées dans un salon de massage et un sex-shop lyonnais. Trés morale, et pas mal curieuse, la présidente Yvette Vilvert égrène les achats : « sept K7, un roman-photo, porno bien sûr, une autre K7 vidéo, une culotte de femme en skaï... seize K7 pornos, rien qu’en 1992 ! Vous aimiez le genre quand même... » Romand, de plus en plus contrit dans son box, s’en tire par une allusion. Personne ne pouvait penser qu’il appréciait de tels films ? Mais personne ne pouvait l’imaginer de sa femme non plus... Murmures dans la partie civile. Et lui renchérit : « Je payais par carte bleue. Une volonté de laisser des traces, sans doute... » Une volonté pour que « quelqu’un » découvre sa double-vie, le sorte de cette « imposture », lui qui se dit incapable de le faire. Mais qui, pourtant, vend sans vergogne, des pillules miracles à l’oncle de sa femme.

Et l’entourage dans tout cela ? Il ne s’étonne de rien. Ni du manque de preuves de l’emploi du temps de Romand, ni de sa grande disponibilité. Le « docteur » part le matin, revient le soir, et on ne le questionne pas. Jamais. « Il n’aimait pas ça » souffle une voisine... Une amie se souvient de ne pas s’être posée de questions sur la « discrétion » de l’accusé sur son travail : le « droit de réserve des medecins » dit-elle. Un témoin cite une « boutade » de la femme du faux chercheur : « je me dis, parfois, que je vis avec un espion ». Et une autre de rappeller que beaucoup de « fonctionnaires internationaux vivent dans la région », à deux pas de la Suisse.

Puis, par petites touches, on apprend d’autres excuses invoquées alors par Romand quant à ses horaires élastiques : tantôt il part travailler le soir pour cause d’insomnies, tantôt un cancer (imaginaire) le contraint à aller se faire soigner à Paris, où il dit d’ailleurs avoir un autre bureau, tantôt il se rend à l’étranger pour un « voyage de travail ». Etc. « Tout de même, demande la présidente à Romand, votre femme, Florence, elle n’a jamais cherché à vous joindre à l’OMS ? ». Jean-Claude Romand : « Non. Et, puis, pour m’appeler, il y avait le téléphone portable ». Dans la voiture-bureau, encore. « Et pour les comptes ? », poursuit Yvette Vilvert. Lui : « Je m’en occupais. Et il n’y a jamais eu de budget. L’argent rentrait. Salaire de fonctionnaire international, officiellement. Abus de confiance, concrètement. Pour les voisins, « il s’occupait de tout, y compris de remplir les chèques ou le réservoir de Florence », elle, la « femme modèle », l’épouse. Celle-là même qui servait de couverture sociale à leurs enfants, puisque Jean-Claude Romand était inconnu au bataillon de la sécurité sociale...

Seulement voilà, en 1992, l’étau se ressere sur lui. Son femme commence à douter, se montre inquiète. Un ami a compris qu’il n’est pas membre de l’OMS. Et son ancienne maîtresse veut récuperer les 900.000 F qu’elle lui a confié. « Epuisé par cette vie-là », Jean-Claude Romand songe alors à sa mort. Puis à celle de ses proches. Les débats, qui reprennent aujourd’hui, doivent dire comment. Sans doute, aussi, évoquera-t-on le cas du beau-père de Jean-Claude Romand, décédé accidentellement en 1988. Le faux médecin lui devait 150.000 F. Ce 23 octobre là, il était le seul témoin de la chute mortelle3.4

LE PROCES. TROISIEME JOUR. LE CHIEN.

Le fort accent jurassien, Claude Romand refuse la chaise qu’on lui avance. Il est l’oncle de Jean-Claude, l’homme qui a tué son frère, Aimé Romand. Corpulent, l’ancien mécanicien défie son neveau. Le menton haut, il toise celui dont il ne veut plus même prononcer le prénom. Violence muette. La présidente de la cour d’assises de l’Ain lui propose de lui dire « un mot, si vous le désirez ». Claude ne le désire pas. Il a du mal à contenir sa colère, il tremble à la barre. Puis virevolte et lance, fort, trés fort, ses mains en l’air : « J’en aurais trop à dire à mon neveu. Mais je ne le lui dirai pas ici ». A la présidente : « On était tous à ses pieds. A croire ce qu’il nous racontait. On se laissait tenter devant ce beau parleur. La confiance, ma pauvre dame ».

C’était hier, 16H. Depuis de le début de la matinée, le tribunal de Bourg-en-Bresse découvre un autre Jean-Claude Romand. Jusqu’ici,le quintuple meurtrier et faux chercheur de l’Organisation mondiale de la santé est apparu calme, posé, raisonné. Intelligent, comme sa vie double, faite d’abus de confiance et d’impostures, l’exigeait. Mais voilà, ce jeudi, ce sont les faits qu’on évoque. Le bain de sang du 9 janvier 1993. Et, là, le repenti au ton juste, trop juste, s’écroule.

Les faits, ce sont le meurtre de l’épouse Florence, abattue de six coups de rouleau à patisserie, ceux des enfants Caroline et Antoine, 7 et 5 ans, assassinés dans leur lit par des balles de 22 Long Rifle et ceux des parents de Jean-Claude Romand, Aimé et Anne-Marie, tombés sous les projectiles d’un fusil semi-automatique tirés dans leur dos.

Prostré, éprouvé, Romand ménage son souffle, retient ses larmes, les mains de moins en moins fermes sur le micro. La présidente Yvette Vilvert l’assaille de questions. « Pourquoilesavoirtués ? ». « Pourquoi avez-vous pensé pour votre femme ? ». « Pourquoi croyiez-vous qu’elle n’avait pas le courage d’affronter la réalité ? ». Pressée, pressante, la magistrate fait même parfois les réponses : « Vous vous êtes surestimé. Il y a beaucoup d’épouses qui s’en sortent. Vos enfants, aussi, auraient pu s’en sortir. Vous avez préféré les tuer plutôt que de tout révéler ». Jean-Louis Abad, avocat de Romand, intervient. Il aimerait qu’on respecte les silences de son client. Qu’on le laisse parler. Qu’il puisse dire l’indicible. Romand se contente d’avancer « il n’y a aucun pourquoi qui soit admissible ». Et « sans nier la prémiditation » de ses crimes (il s’est procuré des cartouches quelques jours auparavant), il lâche : « l’idée meutrière était tellement intolérable que je me la suis masquée ». Jusque peu de temps avant le fatidique 9 janvier, Romand a voulu croire qu’il se préparait à une autre « réalité » : son suicide. Il s’en est persuadé, comme le reste de ses vingt années de mensonges. « J’envisageais la révélation (de sa double-vie, ndr) qu’après ma mort. Ma mort aurait servi à authentifier mon message. » Mais, à 8h du matin, le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand ne va rien révéler. Il va continuer à (se) cacher la vérité. Il va tuer. Trois ans plus tard, il ne garde que des « images » de cette journée. Le rouleau à patisserie. Antoine et Caroline « dans la salle de bains » une heure avant les balles. Ses parents qui l’acceuillent devant le portail de leur maison de Clairvaux-les-Lacs. Il y a tant de « choses », tant de détails, qu’il ne s’« explique pas ». Romand continue à parler de lui comme d’un autre. Comme d’une histoire. Ce n’est pas lui qui a réarmé son fusil, mais « ça a recommencé ». Ou, parlant de ses enfants étendus morts : « c’était bien eux. Mais ça ne pouvait pas être Caroline et Antoine ». Mythomanie, schizophrénie, amnésie. En face, la présidente veut du concret. Du rationnel. Perdue, elle recommence à l’interrompre. Mercredi, Jean-Claude Romand a eu un « flash », déjà. A propos de son chien d’enfance, à qui il confiait sa « souffrance » cachée à ses parents chéris. En racontant sa solitude de gamin, il s’était effrondré dans le box. Mais les « images » ne suffisent plus. Il faut détailler maintenant, se souvenir. Romand peine, sanglote, pose le micro. Un gendarme le reprend pour lui, un autre le soutient. Le console, presque. La présidente propose une suspension, Romand refuse. « J’ai dit à Caroline de monter dans sa chambre... et je suis allé chercher la carabine au grenier... » Cette fois, Romand chancelle et s’écroule. Prises de convulsions, ses jambes s’agitent. Les hauts-parleurs de la salle laissent échapper un énigmatique « mon Papa ». Le frère dudit père n’était pas encore dans la salle. Les débats se poursuivent aujourd’hui.5

LE PROCES. QUATRIEME JOUR. LE SUICIDE.

« Je suis resté dans la maison. Je n’ai pas d’autre image que moi, prostré, dans le canapé. J’ai du faire comme si... ». Comme si rien ne s’était passé. Comme si Jean-Claude Romand n’avait pas tué la veille père, mère, femme et enfants. Ce dimanche 10 janvier 1993, il était là, sur le canapé, à zapper dans le vide, sous le toit de la maison familliale de Prevessin-Moens. Dans le lit conjugal : Florence est morte sous les coups de rouleau à patisserie depuis plus de 24h. Comme Antoine et Caroline, tombés sous les balles paternelles. Ce jour-là, Romand, une fois de plus, une fois encore, se « masquait la réalité ». « Je sais, balbutie-t-il, ça parait impensable. Invraisemblable. Mais toutes les explications que je pourrais donner aujourd’hui seraient décalées... » A son quatrième jour d’audience devant les assises de l’Ain, le faux chercheur de l’OMS en est au même point. Il cherche. Persiste à discerner le vrai du faux de sa vie en complète schizophrénie. Affabulateur vingt ans, Jean-Claude Romand parait de plus en plus désemparé. « Je sais, ça parait invraisemblable... ». Une fois, cinq fois, dix fois, il martèle la phrase comme un gimmick. Il y a de la méthode Coué chez ce docteur imaginaire.

Ainsi, le 9 janvier au soir. Après le quintuple meurtre de ses proches, il fonce sur Paris rejoindre Chantal D., l’ancienne maîtresse de courte durée. Romand l’a invitée à dîner dans une propriété de Fontainebleau : chez l’ami Bernard Kouchner. Mais il n’y a pas plus d’« ami » Kouchner que de résidence à Fontainebleau. Romand a encore fait son Romand. A 23h, il stoppe la voiture en pleine forêt. « Je ne savais pas s’il fallait que je dise tout à Chantal ou si je croyais encore à mon mensonge... », raconte-il. Il choisit une autre alternative : l’agression. Gaz lacrymogène, décharges électriques, Chantal se défend, hurle. Sa sixième victime est la première à lui opposer une résistance. Romand cesse. Et avance son (faux) cancer, un passage à vide, tout, n’importe quoi, avant d’ajouter : « si j’avais voulu te tuer, je m’y serai pris autrement ». Là encore, Romand ne nie rien. Mais ses gestes lui paraissent « invraisemblables ». Il ne sait pas ce qui lui a pris, ne peut rien expliquer.

Il est 14h, hier après-midi. Le tribunal de Bourg-en-Bresse attend le témoignage de Chantal D. Elle, l’unique survivante du processus criminel de Romand. Mais la belle dentiste s’est faite porter malade. « Un état inquiétant d’angoisse » dit un certificat médical. En outre, elle s’est constituée partie civile. On n’en saura donc pas plus. Ni sur la tentative d’assassinat, ni même si l’amant d’un temps avait promis, ou non, de rendre une partie des 900.000 F qu’elle lui avait confié pour un de ses placements bancaires fantômes...

Autre scène, autre flou, celui de l’incendie de Prevessin-Moens allumé par Romand à son retour de Paris. Dans la maison aux cadavres de Florence, Antoine et Caroline, il a donc regardé la télévision. Puis, souffle Romand, « j’ai pris conscience que ce n’était pas comme d’habitude. Que je les avais vraiment tués. J’avais toutes les raisons de mourir... Et la volonté de les rejoindre ». Alors, il répend de l’essence dans la demeure. Avale quelques barbituriques. Et allume le feu, vers 4H du matin. A l’heure où les éboueurs font leur tournée. Ce sont eux qui alerteront les pompiers, sufisamment à temps pour que Romand en sorte vivant. La présidente : « vous qui disiez être insomniaque, vous deviez savoir qu’ils passaient à cette heure-çi... ». Une façon de douter de l’incendie « suicide » de Romand... Reprise des débats lundi.6

LE PROCES. CINQUIEME JOUR. LE SUICIDE.

Quand le faux chercheur de l’OMS filait sa double vie dans sa voiture-bureau, il avalait la presse. La généraliste, la spécialisée. De tout, et des livres aussi. Quelques jours avant son quintuple meurtre du 9 janvier 1993, où tombèrent femme, enfants et parents, Jean-Claude Romand en avait relu un tout particulièrement. « Un livre de chevet d’Albert Camus », dit-il, découvert à l’adolescence et dans lequel il replonge régulièrement, jusque dans sa cellule : « La chute ». Hier, la présidente de la cour d’assises de l’Ain en a lu des passages. Ou plus précisément des extraits choisis par Romand lui-même et expédiés par courrier à l’une de ses visiteuses de prison. Quelques lignes comme un concentré de sa vie, de ses vingt annnées de mensonges et de supercherie. Presque un début de justification. La présidente lit. « Comment la sincérité serait-elle une condition de l’amitié ? Le goût de la vérité est un confort, parfois. Ou un égoïsme ». Et poursuit : « la vérité, comme la lumière, aveugle. Le mensonge est un beau crépuscule qui met chaque objet en valeur. On voit parfois plus clair dans celui qui ment que dans celui qui dit la vérité ». Sommé de s’expliquer, l’accusé se lève. Abattu, le profil bas, la voix posée comme depuis l’ouverture de son procés, mardi dernier, Romand souffle quelques mots. Sans trop y croire, ou sans trop savoir. « J’ai peut-être fonctionné dans ce sens-là. Parfois, on peut mentir, juste pour voir un peu de joie chez les autres ».

Mais face à lui, ce lundi, c’est une dame à la barre qui pleure. Une femme de 68 ans qui a été « bernée comme nous tous », comme tous les proches de l’imposteur Romand. Janine C., mère de Florence, l’épouse frappée à mort à coup de rouleau à patisserie. La petite veste grise, elle aussi, a choisi de lire ses « notes », couchées sur un bout de papier plié. Des notes implaccables, qui s’arrêtent avant que la femme ait la force de tourner la page, sur ces mots : « Jean-Claude Romand, tu n’es qu’un monstre ». Dans la salle, on n’entend plus que des pleurs, ceux de la mère. Et des pas, ceux de ses deux fils (« qui se trouvent volés du fruit du travail de leur père », a-t-elle eu le temps de lancer comme une allusion aux 378.000 F. confiés à Romand pour un placement fantôme en Suisse). Jean-Claude Romand se cache derrière ses mains. Deux heures plus loin, il s’effrondra à son tour, mais à sa manière. En sanglotant sans larmes, avec un mot, un seul, crié par deux fois, alors qu’il s’agite à terre dans son box : « Papa ! Papa ! ».

Face à Jean-Claude Romand, aussi, trois psychiatres. Trois experts venus décortiquer sa vie de solitude et de mensonges. Une enfance heureuse, mais solitaire. Un échec en seconde année de médecine qu’il dissimule à son entourage, et la spirale de la mythomanie qui démarre. Jusqu’au quintuple meurtre. Docteur Laurent Olivier : « imagine-t-on le vertige de sa solitude ? Quelque chose d’énorme à porter. Romand se dit : « on s’interesse au personnage du médecin que je ne suis pas, et non à moi » ». Docteur Pierre Lamothe : « Romand a besoin d’être rassuré par la reconnaissance d’autrui. Et sa vie ne sera qu’une succession de fuites en avant. Il sera aidé dans sa situation irreversible par une monstrueuse dynamique de succès. Et un invraisemblable aveuglement » autour de lui.

Vingt ans durant, crescendo, Romand n’a fait qua ça, en effet : tricher. Par sa mythomanie, il cherche la sollicitude des siens, mais les tient à distance de la réalité par ses scénarios. Il s’imagine grand chercheur mais flirte avec le risque d’être découvert à tout moment. Risque qu’il provoque, autant qu’il fuit, selon les experts. Tout est double chez lui. Trouble, aussi. Et puis, il y a Chantal, la maîtresse. Celle en qui il place, précisément, tous ses espoirs d’être mis à nu. Mais qui ne répond pas à son appel. Alors, c’est décembre 1992 et la vie imaginée de toutes pièces qui craquèle. Florence doute. Chantal veut récupérer son argent, qu’elle lui a également confié. L’interdit bancaire est proche, et par là toute la révélation. Le 9 janvier 1993, la « rage narcissique » tue cinq fois. Pour les experts, Jean-Claude Romand n’était pas en état de démence au moment des faits. Ni même atteint de trouble majeur. Pas même « malade ». « On ne peut pas plaquer une logique rationnelle à ce qui n’a été qu’une logique de fuite, reprend l’un d’eux. L’irrationnel, c’est différent de la folie ». Réquisitoire, plaidoyeries et verdict aujourd’hui.
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LE PROCES. SIXIEME JOUR. LE VERDICT.

Quatre heures. Pas moins. L’avocat général Jean-Olivier Viout a voulu un réquisitoire-assomoir. Comme pour lancer l’« expiation » qu’il appelait de ses v ?ux, à la fin, à la toute fin, de son monologue. Quatre heures pour dire « droit dans les yeux  » à Jean-Claude Romand, le quintuple meurtrier de ses femme, enfants et parents, « ce que la société ressent ». Quatre heures de verbe précis, de voix qui s’emporte parfois, ou se module comme pour rejouer certains dialogues, à renfort de gestes amples devant le micro ou de doigts pointés vers l’accusé. Un Jean-Claude Romand attentif, concentré, plus encore qu’à l’accoutumée. Et qui hoche la tête quand on lui demande d’accepter la sentence à venir. Quatre heures, donc. Pour revenir sur la biographie de cet « autodidacte brillant », futur « génie malin », bientôt « monstre ». Cet homme qui « craint l’échec » et va « entrer en duplicité ». Faculté de médecine de Lyon, un jour de 1975 : Jean-Claude Romand rate la seconde marche. Plutôt que d’avouer son echec aux examens, il glisse dans une « pernicieuse imposture ». Faux étudiant, il deviendra faux medecin à l’OMS. Et on le croira. Il sera le « bon dieu » de la famille, l’homme qui réussit. On retrouvera une reproduction du siège de l’OMS au dessus du placard de ses parents, lesquels notaient sur un calepin le moindre de ses déplacements « professionnels ». « Et pour l’argent ? » demande la robe rouge et noire. « Jean-Claude Romand va vampiriser méthodiquement famille, belle-famille, et maîtresse. » « L’anti-héros » Romand endossera « l’apparence modeste ». Pour mieux tromper son monde, selon Jean-Olivier Viout. Il s’invente un cancer ? C’est encore pour mieux jouer de « la mandoline », forcer tant et plus l’« admiration » et la « compassion ». Le « bon dieu, n’est-ce pas, nous a dit son oncle... » rappelle le magistrat. Pour Viout le survolté, pas de place au hasard. Tout chez Romand lui semble calculé, telle « sa méchanique (de l’imposture) huilée » . Même Chantal la maîtresse. Quand il la rencontre, elle vient de toucher un pactole d’un million. Elle est un « pont d’or » pour Romand. Le magistrat en fait un cupide, tueur « par intérêt ». Et il pointe tout. Absolument tout. Ratisse large, et détaille finement. La mort du beau-père de Jean-Claude Romand en 1988 ? Un « vertigineux doute ». Le faux docteur, seul témoin de la chute, touchera bientôt 1,3 millions de F., suite à la vente de la maison du beau-père. « Et les chèques du notaire ? hurle Viout. Envolés ! Envolés ! ».

Pour le magistrat, Romand a maîtrisé son destin. L’avocat général martèle à l’envi une déclaration du meurtrier : « Quand je ne sais pas sauter un obstacle, je le supprime ». Pour Viout, tout est ramassé là, dans cette phrase qui dit tout. Y compris ce que Romand s’est toujours caché : la vérité. Viout ne croit pas à sa solitude, il croit seulement à cela : « le face à face du « docteur Romand » et de Jean-Claude Romand ». A cet homme, et à son double inventé par lui, pour lui. A ce mythomane dernier degré qui, une fois « démasqué », ou en instance de l’être, ce 9 janvier 1993, va « basculer ». Viout ira même, dans ses conclusions, suggerer une « provocation avec l’au-delà ». Pas plus que les enquêteurs, l’avocat général ne croit à son incendie suicide, deux jours après le drame. Un faux suicide de « narcissique » pour parachever sa mythomanie. Quatre heures, ainsi. Sans concession. Un réquisitoire si implaccable qu’il a fallu, pour les avocats de Romand, faire vite. Et court. Deux fois moins de temps, pour remonter aux origines. Pour dénoncer ce « destin dramatique forgé dans l’indifférence », ce destin « entré dans un labyrinthe de mensonges en 1975 ». Maitre Jean-Louis Abad : « Bien sûr, Jean-Claude Romand avait la possibilité de parler. Mais parler, ça s’apprend. Il n’a pas appris ». Et personne, personne en vingt ans, n’a eu le moindre soupçon réel. Même son entourage « à 80% dans le corps médical », même sa femme. « Il les aimait mal, comme un malade mental, conclut maître Abad. A la vie, à la mort ».

Enfin, la cour a entendu une ultime fois Jean-Claude Romand. De longues minutes. Pour demander pardon « à ceux qui me pardonneront et à ceux qui ne me pardonneront pas ». Puis, à ses morts, la tête baissé, Romand a ajouté : « Vous connaissez tout du secret du coeur et des larmes. Pardon de ne pas avoir supporter l’idée de vous faire souffrir par ma propre mort ». Verdict, dans la nuit : réclusion à perpétuité.8

1article publié à l’origine dans Libération, 2001.

2chronique judiciaire publiée à l’origine dans Libération, 1996.

3des années plus tard, Jean-Claude Romand bénéficiera d’un non-lieu pour cette affaire.

4chronique judiciaire publiée à l’origine dans Libération, 1996.

5chronique judiciaire publiée à l’origine dans Libération, 1996.

6chronique judiciaire publiée à l’origine dans Libération, 1996.

7chronique judiciaire publiée à l’origine dans Libération, 1996.

8chronique judiciaire publiée à l’origine dans Libération, 1996.

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Messages

  • Excellent compte-rendu. Tout y est. Merci de nous faire partager cette histoire effroyable. J’en ai des frissons, encore et encore, même après dix ans. Comment un homme peut-il se mentir à lui-même et berner famille et amis toutes ces années ? Comment ??? Voilà la question que même les psychiatres ne peuvent répondre. Philosophons un peu et tentons d’aller au-delà du mystère Romand, et même-là... J’y arrive pas ! Que dirait Jean-Paul Sartre du cas Jean-Claude Romand ? Caroline G. Montréal, Québec, Canada

    • je conseil a ceux qui sont intriguer par cette affaire de lire le livre l’adversaire d’E. Carrer qui rapporte les faits sous une autre vision que cellle de la presse. j’ai beaucoup apprécier ce livre, je suis étudiant et le conseil vivement. Toutes mes felicitations pour ce site admirablement réussi.

    • Vous êtes étudiant en quoi ? 8 fautes d’orthographe en 3 lignes. Encore les ravages de la méthode globale.

    • l’anonima montr bi1 d choses, + que les fotes d’ortografes

    • Étudiant en quoi ? Certainement pas en littérature !

    • t’as pas autre chose à dire que ça ? tu viens faire le malin alors que t’es même pas foutu de parler de l’histoire de Romand ! si t’es en mal de fautes à corriger (et d’estime) y a plein de gens qui cherchent des aides au devoir bénévoles !

    • Désolée, mais on peut pas te lire. Décrypte ! (ET apprends à écrire)

  • l’article cite le fait que trois experts psychiatres ont produit des expertises. Seuls les noms de Lamothe et Olivier apparaissent. Qui était le troisième expert ?

  • Imposteur, sans le moindre doute. Mythomane aussi. Mais qelle est la différence ?

  • Bonjour ! Quelque parle l´espagnol ? Nous sommes trois étudiants de psychology d´espagne, et nous sommes interesée en cette histoire. Mais, nous voulons une vision plus psychologyque, nous voulons savoir le possible types de personalité de cet homme. Merci beacoup !!!!!!!

  • Salut davduf..! Bravo pour ce passionnant compte-rendu de procès.. Je fais actuellement une étude sur la reconversion d’un vieux palais de justice (nantes) alors je fouille pour trouver des récits (officiels ou personnels) d’ambiances de procès.. et des dessins qui vont (parfois) avec.. si tu as un tuyau, je suis preneur..

  • je vous remerci pr cet article assez complet , j’ai fini de lire l’adversaire de carere et ns voyons effectivement ke ce n’est pas le mm point de vu. Ce ki est triste c ke Jean claude romand sortira en 2015 si il ne fé pasd’erreur !Comment peut on libérer un homme pareil !!!

    • Comment peut tu dire : « pourquoi on va relacher une personne comme çà » après avoir lu le livre on ne peut pas dire çà il à péter les plombs s’il aurait pu revenir en arrière je suis sure qu’il aurait trouver une solution s’il les a tué tous c pour ne par les rendre malheureux c’est un personne intelligente et si il se serait donner la mort seul sa famille aurait été très boulversés par ses mensonges et sa mort. Ce que je me demande c’est si il a menti pendant le procés c’est bizarre que sa famille soit aussi naif que çà c’est impossible de ne pas voir son manège. Moi qui suit au lycée j’ai pas envie de me diriger vers la FAC parce qu’il sans foute complètement des inscription il s’est inscrit 6 ou 7 fois dans le meme truc et personne ne s’sest rendu compte c’est incroyable et pitoyable. Cela montre bien l’intêret des FACS pour leurs élèves.

  • J’ai été toujours passionnée par cette affaire, et mal à l’aise , on a tous une part d’ombre, et qq fois, on se dit qu’on n’a pas été loin de passer de l’autre coté comme lui:m ais de son cas:dissimulation extréme, cas de double vie exemplaire ! j’ai vu ,outre les deux films, une émission sur Arte où la mére et les fréres de sa femme étaient interwievés, leur naïveté est confondante ! pathologique ! ce qui a permit à Romand de mentir , j’ai un peu l’impression que ces malheureuses personnes ont une part (inconsciente) de responsabilité Tout autre point relevé ds cet article : l’attitude de la présidente ? cette magistrate n’avait pas l’air d’être à la hauteur et c’est bien frustrant EXCELLENT ARTICLE

  • j’ai lu l’adversaire d’emmanuel carrère et je le conseil a tout le monde ! il retrasse trés bien le procés et l’histoire de jean-claude romand. Je me suis rendu compte que cet homme est trés intelligent. Il a tués sa famille mais c était pour ne pas les décevoir, les faires souffrir.. il n’est pas mort parcequ’il voulait assumé ses actes. Il se justifie a chaque fautes commises. Seul bémol quelques questions restent sans réponses

    • Décidément le langage SMS est une catastrophe ! Plus personne ne peut écrire cinq lignes sans faire deux fautes par ligne ! Et je ne compte pas les fautes d’accent et les majuscules oubliées ! Si vous voulez intéresser quelqu’un par vos avis, commencez par aller apprendre la grammaire et l’orthographe de la langue française.

      Ceci est valable pour à peu près vous tous !

  • Bonjour, Vous pouvez retrouver le récit de mon histoire sur mon site Internet. Le drame que j’ai traversé a eu lieu le 1er janvier 1996 à quelques km du domicile de Romand. D’ailleurs le père-assassin de mes deux enfants me menaçait souvent de faire comme Romand, ce qu’il a fini par réaliser. Plus d’info : www.aboutouchant.fr

    Voir en ligne : http://www.aboutouchant.fr

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christian, 34 ans, ex-gentleman cambrioleur

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